Titre :Fragments d’Olivier
Auteur/Autrice : Marianne Brisebois
Maison d’édition : Hurtubise
ISBN : 9782898512254
Public cible : Adulte
Genre : Roman adulte, québécois
Mots-clés : littérature québécoise, amour, dépendance, relation toxique, rupture
Libraire : Maude
Résumé :
— T’es comme ma drogue, Olivier. Pour moi, pour moi au complet, mon corps, ma tête, mes sentiments, t’es juste la meilleure sensation qui existe. C’est comme quand je t’ai demandé de me décrire ce que la coke faisait. T’avais pas vraiment de mots, juste les yeux qui s’agrandissent, presque l’air amoureux. C’est comme ça que je me sens quand ma sœur me demande ce que je peux ben câlisser à te garder dans ma vie. J’ai pas de mots, à part une mémoire trop parfaite pour me faire oublier ce que tu me fais ressentir. Pis je veux pas arrêter. En ce moment, je te considère comme ma consommation récréative, parce que ça ressemble à une histoire de sexe de temps en temps quand mon chum pis ta blonde sont pas là. On devrait pas, c’est malsain, toxique, mais on le fait pareil, parce que la modération, ça existe pas. Pas quand on est accro. Pas pour nous. On consomme en se faisant croire que c’est rien de grave. Mais chaque fois, c’est de pire en pire..
Appréciation :
Les amours qui traversent les époques sont souvent ceux qui nous façonnent et nous hantent toute une vie.
Camille rencontre Olivier à 8 ans dans un lit d’hôpital voisin. Cette rencontre marquera les deux à jamais. Camille découvre l’attirance pour la première fois, en plus de tomber amoureuse au premier regard. Pour Olivier, c’est la première fois que ses paroles sont crues et que l’on a confiance en ce qu’il dit.
Tout au long du roman, on suit leurs retrouvailles et leurs éloignements, dictés par les hasards de la vie. Depuis vingt ans, ils se connaissent. Depuis dix ans, chaque rencontre les ramène l’un vers l’autre. Leur histoire d’amour, aussi belle que dramatique, se heurte aux dépendances d’Olivier. Camille, de son côté, ne croit plus en sa réhabilitation, mais profite de chaque période de sobriété comme si c’était la dernière chance d’aimer l’homme de sa vie.
«Les souvenirs nous rappellent pourquoi la vie sert à quelque chose, pourquoi elle a eu besoin de nous, et pourquoi il serait dommage de vouloir en perdre ses plus beaux fragments.»
J’ai adoré la relation entre ces deux personnages, car malgré leurs multiples séparations, c’est l’amour qui triomphe et non la haine. Olivier est décrit avec toute la force de sa passion amoureuse, sans être réduit à ses dépendances. Camille, quant à elle, a sa propre dépendance : Olivier. Depuis toujours, elle s’enivre de sa présence, sabote ses autres relations parce qu’aucune ne tient la comparaison. Tous deux sont égoïstes et leurs élans causent de nombreux dommages collatéraux. Mais comment savoir si l’on passe à côté du grand amour? Si la sobriété sera durable… ou si la rechute est imminente?
«J’allais tout simplement continuer de l’aimer, comme si je le laissais partir à la guerre, sachant qu’il serait préférable de refaire ma vie, mais que je laisserais tout tomber s’il se présentait sur le pas de ma porte sain et sauf.»
Marianne Brisebois signe ici une histoire bouleversante, peuplée de personnages complexes, humains et profondément vrais. Elle parvient à montrer la beauté des gens aux prises avec des problèmes de dépendance, sans édulcorer le laid ni s’y complaire. C’est un roman qui serre la gorge et qui reste longtemps en tête.
«Je rêve que t’arrêtes d’avoir mal, que t’as plus besoin de courir, de disparaître, de te cacher, de revenir, de repartir. Je rêve que t’es bien avec toi, autant que moi je le suis bien avec toi.»
Une fiction plus vraie que nature qui évoque la vingtaine de beaucoup d’entre nous. Un roman coup de foudre qui m’a bouleversée et arraché un torrent de larmes.
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